Je remercie le donateur anonyme qui a soutenu cette belle étape. Je lui dédicace la photo de Kim Young Ae (un pèlerin coréen). Nous n’étions que deux dans l’auberge hier et c’était donc naturellement lui qui a dû se plier à mon petit cérémonial. Pour info, il ne parlait pas le français, nos contacts ont donc été limités à la plus simple expression.
Que vous dire de cette étape : La première chose qui est sûre, c’est que j’ai bien quitté la Meseta. Les dénivelés s’enchainent ce qui est plutôt fait pour me plaire. Je ne vous l’avais pas précisé, mais je marche depuis quelques jours déjà sur un haut plateau qui varie entre 800 et 1000m. J’ai dû faire aujourd’hui environ 500m de dénivelé positif et idem en négatif.
Ce qui tout aussi sûr, mais moins agréable, c’est que le mauvais temps lui continue à me suivre. Je suis parti ce matin sous une petite pluie qui n’a fait que s’amplifier au fur et á mesure de la journée (excepté une éclaircie de 20 min en fin d’étape). Ca pleut, ça ruisselle, ça percole, ça suinte, ça s’infiltre, ça inonde, ça stagne… j’ai pataugé dans la boue la moitié de la journée. Le pèlerin français avait raison : Si l’eau transperce ma veste, ce n’est pas parce qu’elle frappe fort, mais parce qu’elle frappe longtemps.
Si vous vous demandez si cela affecte mon moral, je vous dirais … oui, superficiellement. Juste une sorte de petite membrane d’un micron qui est partie sans peine avec la petite bière et le tapas de poisson que je me suis offert á mon arrivée 😉.
Autre enseignement du jour : On a beau essayer de tout maîtriser, le contrôle que nous avons sur les événements reste faible. J’avais préparé un planning parfait qui me permettait de faire une petite étape facile de 26 km aujourd’hui et une encore plus cool demain pour arriver tôt á Burgos (afin de faire un nettoyage global bien nécessaire). Le sort en décida autrement. Le premier bug fût qu’il y avait une erreur non négligeable dans mon guide qui m’obligea de passer de 26 à 32 km. Le second grain de sable fût qu’en arrivant à Hornillos, tous les accueils pour pèlerins étaient complets ce qui m’obligea á faire 7km de plus (soit 39 km au total dont 10 dans la gadoue) !!! Mais grâce à tout ça, je n’aurai normalement que 12 km á faire demain (enfin si le sort n’en décide pas encore autrement)☺.
Une photo encore d’un couple de canadiens avec lesquels j’ai sympathisé vers 11h, heure à laquelle je prends mon traditionnel café con leche y azucar.
Je vous souhaite une bonne fin de samedi et vous dit « à demain peut-être ».
La Mesta : un calvaire pour certain, une partie du camino à zapper, un passage obligé pour d autres. Pour moi : Un des endroits les plus magique du chemin, solitude, paysages à perte de vue, tranquilité, reflexion, introspection, … Moment inoubliable. Bon chemin Michel
Salut Jean-Louis, tout est une question de timing. J’étais pas prêt ni psychologiquement ni physiquement .
En traversant la meseta, j avais branché mes écouteurs et j entendais la chanson de Jacques Brel : regardée bien petit, regarde bien, là bas il y a un homme qui vient et que je ne connais pas … » Magique
Eh bien dit donc … c’est la grande foule sur ces chemins 😉 Deux jours d’avance, temps d’aller faire un petit détour … une petite journée ski dans les montagnes pyrénéennes, glisser fera moins souffrir que marcher avec les petits pieds 🙂
Salut Pascal, Je vais continuer à prendre de l’avance et j’irai skier une semaine á La Plagne ☺
Ah j’ai compris ton jeu maintenant petit filou