Archives mensuelles : septembre 2016

Chapitre 3 : Larnaca – Tel Aviv

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Cela fait maintenant trois jours que je souhaite rédiger un compte-rendu, mais il y a toujours quelque chose qui m’en empêche : une sieste prolongée il y a 3 jours, la rencontre avec Mary dans mon Hostel à Jizr al Zarka avant hier et avec Heather á Mikmoret hier…

Je suis arrivé avec un peu de retard vers 2h30 du matin à l’aéroport Ben Gurion qui vit de toute évidence aussi bien la nuit que le jour. J’ai donc trouvé sans peine un bus (gratuit) dans lequel des israéliens m’ont gentiment accueilli et ont répondu à mes nombreuses questions. J’ai ensuite partagé un taxi avec un vénézuélien et une argentine qui se dirigeaient aussi vers le centre de Tel Aviv. Je me suis rendu ainsi dans l’hostel qui devait m’héberger la nuit suivante et j’ai pu trouver un lit pour prendre quelques heures de repos avant le lever du soleil…
Je suis resté un jour complet dans cette ville grouillante, épanouie, enivrante où se côtoient en harmonie (apparente ?) musulmans, juifs et touristes venant des quatre coins de la planète. Les plaques de signalisation sont d’ailleurs rédigées dans dans les trois alphabets courants.
Dans cette ville, on passe en douceur des maisons millénaires de Old Jaffa aux immeubles Bauhaus des années 30 qui encerclent des immeubles ultramodernes. On sert toutes les cuisines, on profite de tout les plaisirs de la plage, on court, on fait du vélo (le plus souvent électrique). Cette ville n’est ni occidentale, ni orientale. Rien ne choque, tout semble permis, même l’excès. Attention cependant, tout se fait sous le contrôle vigilent d’une police locale très présente (dont on m’a dit que les pouvoirs étaient très étendus).
En Israël, on prétend qu’à Jérusalem on prie, à Tel Aviv on fait la fête et à Haïfa on travaille. Je suis donc entré par la place festive du pays🙂.
Le lendemain matin, j’ai pris le départ pour Haïfa (point de départ de ma marche en Israël) en sherout (sorte de camionnette-taxi collectif). Le principe de ce moyen de locomotion est que le chauffeur attend que le véhicule soit correctement rempli avant de prendre le départ.
Je ne suis resté qu’une après-midi et une nuit á Haïfa ce qui ne m’a permis de visiter qu’en toute hâte un quartier qui abrite une colonie russe importante et le sanctuaire Baha’i où repose la dépouille d’un des deux fondateurs de cette religion qui n’a ni prêtre ni culte. Elle compte environ 7 millions d’adeptes dans le monde et prône l’égalité des sexes, des races, des religions.
C’est dans mon auberge à Haïfa que j’ai fait la rencontre de Anne, une compatriote bilingue avec laquelle j’ai papoté un long moment.
J’aime honorer un pays en effectuant une belle première marche sur son territoire. Ce fût le cas en Grèce, en Turquie, à Chypre et j’ai fait de même ici en parcourant un marathon entre Haïfa et le village arabe de Jizr al Zarka. Ce village authentique de pécheurs est très isolé. Il abrite en effet une colonie de descendants d’anciens esclaves africains et personne en Israël ne semble vouloir se mêler à eux. J’ai reçu un excellent accueil de Ahmed dans la seule auberge que compte ce village. J’y ai marché sans risque à la nuit tombée et suis parti au petit matin. C’est là aussi que j’ai rencontré Mary, une américaine qui profite de son séjour pour passer dans les écoles défavorisées et donner gracieusement des cours de dessin. Une belle rencontre !!!
C’est durant la deuxième étape entre Mikmoret et Jizr al Zarka que j’ai rejoint le très sportif Israël National Trail, sentier de randonnée d’environ 1000 km qui traverse tout le pays. Beaucoup de passages dans la roche, marche longue et difficile dans le sable, mais en contrepartie, il vous fait passer par de nombreux points d’intérêt historique de la région et cela dans un cadre vraiment magnifique. J’ai ainsi pu observer les ruines des sites de Césarée et d’Apollonia et profiter du spectacle des falaises qui bordent cette partie du littoral (avec des passages parfois techniques entre la falaise et la mer).
L’accueil est vraiment cordial où que je passe. C’est ainsi que le responsable de la guérite d’un kibboutz m’a évité un long détour en m’invitant à passer par le centre. J’y étais entré depuis 5 minutes à peine qu’une mère et sa fille me proposaient de manger en leur compagnie. Je me sens vraiment très à l’aise dans ce pays.
C’est dans mon hostel à Mikmoret que j’ai fait la connaissance de Heather, une bénévole américaine et Dotan un Israélien pur souche. J’ai passé ainsi une très agréable après-midi et une bonne soirée.
Départ de très bonne heure le lendemain matin. Je n’avais en effet rien réservé car les hôtels de Netanya étaient très chers et je souhaitais pousser jusqu’à Tel Aviv. Deux choix s’offraient à moi : une route asphaltée de 39 km ou un chemin côtier dont j’ignorais le parcours précis. J’ai choisi l’aventure… et suis arrivé heureux mais bien fatigué 40 km plus loin. C’est le long de ce parcours que j’ai rencontré deux jeunes trekkeurs israéliens et Nathan, un monsieur de 76 ans ancien triathlonien qui fait encore son jogging quotidien de 10 km. Il m’a quitté après avoir parcouru 6 km en ma compagnie, m’a donné son numéro de téléphone en cas de soucis et m’a proposé de loger chez lui quelques jours si je le souhaitais.

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J’ai oublié de vous dire que les trois israéliens (Moshe en Espagne et Ran et Tami en France) que j’avais croisé il y a plusieurs mois durant ma marche m’ont tous proposé de me rencontrer durant mon séjour.
Il me reste ce soir 80 km pour atteindre Jérusalem (qui sonnera la fin de ma longue marche). Je les ferai avec mon grand ami Luc qui me rejoint ce soir. Je me réjouis d’avance des quelques jours que nous allons passer ensemble🙂.

Anecdotes :

A) L’exception qui confirme la règle.
Je suis vraiment toujours bien reçu par les populations locales et cela à une exception près. Je cherchais l’emplacement du National Trail lorsque je me suis approché de la guérite d’une grosse entreprise de gaz afin de demander mon chemin. Je n’étais pas à 15m lorsque le préposé sortit de sa petite cage en me faisant un signe que je n’ai de toute évidence pas assez vite interprété à son goût. Je n’eut pas le temps de faire 5m de plus qu’il brandit sa mitraillette en signe de menace. J’avoue ne pas avoir demandé mon reste et ai tourné les talons…

B) Je suis né sous une bonne étoile🙂.
Je fêtais mon anniversaire le jour précis de ma traversée entre la Turquie et Chypre. Le destin m’offrit deux cadeaux :
Le premier sous la forme de Anke et Thorsten, un couple de sympathiques bikers au long cours allemands qui firent la traversée avec moi. J’étais vraiment aux anges quand je les ai vu car l’ambiance était franchement turco-turque. Pas un touriste à bord. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à discuter voyages. Ils sont sur la route pour plus d’un an et font une sorte de tour du monde.
Il ne me manquait plus qu’un gâteau d’anniversaire pour que la fête soit complète. J’ai dû être un peu plus patient. Après ma journée de marche fatigante, vu la petite nuit passée couché sur le sol du bateau, j’ai décidé de m’offrir un bon repas à Nicosie. Il n’y avait que peu de monde dans le restaurant mais un couple et un enfant en bas âge sont venus s’assoir juste à ma gauche. Quelle ne fût pas ma surprise lorsqu’à la fin de leur repas, la femme découpa un gâteau d’anniversaire et m’en offrit spontanément une part. C’était l’anniversaire de son mari qui fêtait ses 37 ans. Quelle coïncidence étrange !!! Combien de chance avais-je en effet que quelqu’un fête son anniversaire le même jour que moi dans ce restaurant ? Et combien de chances avais-je que l’épouse m’en offre une part ? (Rajoute de Sophie : ne pas sous-estimer le 6ème sens de l’épouse).

Quelques photos en annexe (les photos devraient bientôt être classée pour que vous puissiez vous y retrouver)

A bientôt pour mes dernières aventures🙂…

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Chapitre 3 : Kemer – Larnaca

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Cela fait pas mal de temps que je n’ai plus rien posté sur mon blog et je vais être assez bref. Je prend en effet mon avion dans quelques heures de Larnaca pour Tel Aviv. Je mettrai le pied en Israël cette nuit et me préparerai à faire un bout de chemin dans ce 7ème pays.
Je ne vous cacherai pas que depuis Kemer en Turquie mon parcours a été très difficile. J’ai troqué l’autoroute D400 assez montagneuse en bordure de mer contre la même D400 mais cette fois ci en plaine. Les conséquences furent double. J’y ai tout d’abord perdu un relief que j’affectionne et qui me fait paraître le temps moins long et j’ai perdu deuxièmement par la même occasion le peu d’ombre que m’offraient les routes sinueuses de montagne. La première lueur de l’aube fût donc plus que jamais ma compagne matinale.
Les deux ou trois jours qui ont suivi mon dernier post ont été physiquement éprouvants à cause du dénivelé mais m’ont par contre offert des paysages somptueux. Ceux-ci ont disparu en approchant d’Antalya. Je n’ai fait qu’une brève étape dans cette grosse ville et suis parti (un peu plus tard que d’habitude) pour une courte marche de 15 km vers Aksu ou j’avais réservé une chambre d’hôtes très bien cotée. Elle ne fût pas facile à trouver car perdue à l’écart d’un village, mais je ne regrette cependant pas mon choix. L’accueil d’Ergun et son épouse fût cordial et le repas qu’ils m’ont cuisiné fût incontestablement le meilleur que j’ai mangé en Turquie. Malgré mon départ très matinal Ergun n’a pas prétendu me laisser partir sans me saluer et c’est donc dans le noir que nous nous sommes dit au revoir.
Les quelques jours qui suivirent furent encore plus difficiles. La chaleur était accablante, la route monotone et j’ai passé quelques mauvaises nuits. Mais j’avançais et la fin de mon parcours en Turquie se profilait ce qui améliorait mon moral. Mauvaise nouvelle cependant sur cette portion où j’ai reçu la confirmation que tous les bateaux à destination de Chypre depuis Alanya avaient été annulés cette fin de saison. La seule solution possible était de rejoindre Tasucu en bus (mon planning ne me permettait en effet pas de marcher ces 240km).

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J’ai donc quitté La Turquie il y a trois jours et je vous écris depuis Larnaca d’où je m’envolerai dans 3 heures pour atterrir à l’aéroport Ben Gourion. Il est fort probable que j’y passe la nuit par terre dans le hall des départs☹…
Les trois jours que j’ai passés à Chypre ont été surprenants et insolites et je vous en expliquerai les détails dans le post que je rédigerai demain ou après-demain depuis Israël.
Je vous embrasse et vous dit a bientôt pour mes presque dernières aventures🙂.
Quelques photos en annexe..
N.B. : Il est temps que je quitte Chypre. Je n’arrive en effet pas à m’habituer à la conduite à droite et j’ai déjà failli me faire écraser à deux reprises🙂.

Chapitre 3 : Héraklion – Finike

resized139Seulement 9 jours depuis mon départ d’Héraklion et j’ai l’impression que c’est déjà tellement loin…

Il y a 9 jours j’étais en effet encore en Crête et je suis depuis passé par Rhodes puis ensuite parla petite île grecque de Castellorizo et je me trouve à présent en Turquie depuis trois jours.

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Mes trois derniers jours de marche en Crête ont été vraiment très agréables. Après une dernière journée balnéaire entre Héraklion et Malia, j’ai quitté les sentiers battus en passant par un chemin dans les montagnes entre Malia et Agios Nikolaos. Si cette dernière ville n’a vraiment que peu d’intérêt, le chemin qui y mène est lui vraiment magnifique. On se retrouve au milieu de nulle part et si c’est parfois un peu inquiétant, c’est pour ce genre de sensation particulière que j’ai entrepris ce voyage.
La dernière journée de marche entre Agios Nikolaos et Platanos m’offrit des paysages magnifiques et me fit passer devant un des plus joli petit monastère depuis mon entrée en Grèce. Mieux vaut tard que jamais 🙂.

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Apres une demi journée passée à Siteia, j’ai pris mon troisième ferry en direction de Rhodes. C’est a bord de celui-ci que j’ai rencontré Didier, un chef coq canadien. Nous sommes arrivés vers 2 heures du matin à Rhodes et avons rejoint notre auberge vers 3h du matin. Après une journée passée à visiter la très belle vieille ville (dommage que tout ce qui est beau est toujours bourré de touristes et d’échoppes sans réel intérêt …) , j’ai repris ma marche en direction de Theologos où j’avais réservé un petit chalet dans la forêt. Mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu et le chalet sera remplacé par une tente… Moi qui ne voulais plus entendre parler de camping, ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai accueilli la nouvelle. Mais il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis et j’ai bien fait d’accepter ce changement. J’ai en effet passé une merveilleuse soirée en compagnie d’Iphigénie (la propriétaire boudhiste), de Didier qui était arrivé le jour d’avant, de Rosanna une Italienne habitant en Allemagne (cfr photo), d’une jeune islandaise et d’un français vraiment spécial. Je vous avoue que la soirée fût un vrai traquenard et que je n’ai rejoint ma tente qu’à 3h30 (cfr anecdote). Je me suis néanmoins levé a 5h45 avec un bon mal de tête mais un très bon souvenir pour mon dernier jour de marche à Rhodes. J’aurais néanmoins bien fait de rester un peu plus tard dans ma tente car quand je suis arrivé à 7h30 dans la vallée des papillons pour visiter le site, il n’y avait pas âme qui vive car les visite ne débutaient qu’à 9h. Je suis donc parti directement en direction de Rhodes ou j’ai rejoint mon auberge (31km plus loin) et surtout un bon lit☺.
Le lendemain matin, départ de l’auberge à 6h pour rejoindre le port où je devais prendre mon quatrième ferry pour la petite île de Kastelorizo qui est un passage obligé pour rejoindre Kas en Turquie. Comme il y avait 6 heures entre les deux ferries j’ai eu le temps de visiter le coin, de vous rapporter quelques belles photos, de manger un dernier saganaki, une taramosalata avec une bonne bière☺ et enfin de discuter un long moment avec une jeune grecque qui m’expliqua l’origine des deux noms de son île (Kastelorizo et Meis) et essaya aussi de me convaincre de rester quelques temps car le travail ne manque pas ici si on est bricoleur et prêt à se retrousser les manches.

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J’ai posé un premier pied en Turquie vers 16h30 et après avoir récupéré mon passeport au bureau du tourisme local, je me suis rendu à la poste pour obtenir mes premières lires turques.
Le reste de la journée passa comme un clin d’œil : Achat de vivres pour le lendemain, nettoyage de mes affaires, préparation de mon itinéraire, réservation de mon prochain hébergement, rapide promenade nocturne, douche…
Départ de très bonne heure de Kas pour une étape de montagne qui sera riche en surprises et rencontres. Outre la gendarmerie locale j’ai en effet rencontré Robin (cfr photo) un motard australien partit du Japon qui s’est retrouvé en Turquie après avoir traversé la Russie. La Hollande est sa destination finale. Dans le café ou je l’ai rencontré j’ai aussi appris qu’un Suisse allemand semble suivre la même route que moi avec un jour d’avance🙂.

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J’ai aussi croisé en soirée (lors d’une promenade dans les quartiers défavorisés de Demre) la route de Hussein et Mammoud qui m’ont gentiment proposé de les rejoindre pour boire le thé. Je suis vraiment très frustré de ne pas pouvoir dialoguer. A part le turc, la plupart de ceux que je croise parlent juste un peu d’allemand.

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Chose que je n’ai que très peu rencontré dans les autres pays traversés, les turcs klaxonnent très souvent en me croisant (ce que je prend comme une marque d’encouragement) et proposent spontanément de me prendre en stop. Les derniers qui ont essayé étaient vraiment charmants. Ils ne prétendaient pas repartir sans moi en argumentant (à juste titre il faut le dire) qu’il fait vraiment trop chaud pour marcher. J’aurais mieux fait d’accepter cette fois là car je suis arrivé à mon hôtel très à la limite supérieure🙂. J’ai donc décidé de partir encore plus tôt le matin (cfr photo).
Je devrais atteindre Antalya dans 3 jours et Alanya dans 7 jours où j’espère trouver un bateau pour Girne (Chypre). Israël se rapproche…

Anecdotes

Recette du cocktail « Iphigénie » créé par Didier :
J’espère qu’ il ne m’en voudra pas si je dévoile sa recette et vous en fait profiter. Vous prenez des raisins rouges et vous les pressez, vous ajoutez du jus de citron vert, un peu de zeste de ces même citrons, plus quelques feuilles de menthe sauvage et surtout (et vous ne prévenez pas les convives) vous mélanger le tout avec une portion équivalente de Raki. Le mélange est délicieux mais assez traître et je recommande personnellement de prendre préventivement une aspirine par deux verres du breuvage et d’éviter surtout la pratique de sport matinal si vous dépassez les 6 verres 🙂.

Serafessh :

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Si vous randonnez en plein soleil pendant des heures et que, le gosier à sec vous trouvez enfin un boui-boui avec un frigo, ne faites pas comme moi et restez dans les grands classiques… Surtout pas de Serafressh. Je pensais qu’il s’agissait d’un jus de cerise et je me réjouissais jusqu’au moment où je me suis rendu compte que du jus de cerise cette boisson n’en avait que la couleur mais qu’en réalité, c’était une boisson salée : j’ai eu beaucoup de mal à en avaler la première gorgé… une horreur pour les profanes !!!

Réveil matin :
Accessoire inutile pour le pèlerin voyageant en Turquie. Le muezzin se charge de vous réveiller au lever du soleil.

Gendarmastop :
Mon premier contact avec la gendarmerie turque fût inattendu. Je marchais en montagne sur la bande de gauche lorsqu’une camionnette de gendarme me dépassa et s’arrêta 50m plus loin. Une main passa par la fenêtre et me fit signe d’approcher. J’étais à tort un peu stressé quand je me suis rendu compte qu’ils me proposaient juste de me déposer plus loin. Des gendarmes qui prennent spontanément les auto-stoppeurs, c’est le genre de chose que j’aimerais rencontrer en Belgique🙂.

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Je vous transmets en annexe de nombreuses photos dont une de tortues que j’ai vues dans le port de Kastelorizo, une autre des eaux de mer en Crête rendues turquoises par la présence de sources d’eau douce, deux du fort de Rhodes, celle de mon départ de ce matin (5h25 !!!) et bien d’autres des panoramas admirés.
A bientôt pour de nouvelles aventures…

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Chapitre 3 : Kineta – Héraklion

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Il s’est passé pas mal de temps depuis mon dernier post sur ce blog. Je vais essayer de résumer du mieux possible la dizaine de jours passés depuis Kineta. Je ne commencerai pas par l’horrible nuit passée dans le village d’Agioi Theodoroi car elle fera l’objet d’une anecdote. Un peu de suspense…
Quand je suis rentré dans ce dernier village, je suis allé me renseigner pour connaître les heures de départ des bus en direction d’Athènes. Comme j’étais en effet encore en forme, j’avais décidé de faire 8km de plus que ma destination du jour afin de pouvoir réduire la dernière étape vers Athènes (trop longue pour une journée de marche sous une telle chaleur). Le tenancier de la pâtisserie qui faisait office de distributeur de ticket de bus m’annonça que le premier bus partait le lendemain vers 6h30 mais que je devais être présent à 6h15. J’en pris bonne note et repris la route en direction de mon camping qui se trouvait 5km plus loin. Après avoir monté ma tente, j’ai fait les 8km de plus pour servir d’avance pour le lendemain (distance que je comptais effectuer en bus). Le lendemain, départ de très bonne heure pour arriver vers 6h15 devant la pâtisserie où j’ai malheureusement appris que le bus de 6h30 avait été annulé et que le suivant ne partirait qu’à 12h15 !!!. Non seulement j’avais fait 8km pour rien le jour précédent, mais en plus je venais de revenir 5 km en arrière. J’ai donc demandé au tenancier de la pâtisserie s’il pensait que le stop avait une chance de fonctionner et il me dit que non, mais qu’il y avait une gare 1,5km plus loin… J’ai donc pris la direction de la gare non sans avoir auparavant pris un copieux petit déjeuner offert par le pâtissier terriblement embarrassé de m’avoir donné une information erronée. J’ai finalement trouvé un train qui m’a permis de réaliser les kilomètres parcourus le jour précédant, mais dont l’heure tardive m’aura fait rater tout juste le ferry pour l’île de Salamina, ce qui m’obligea à attendre une heure le ferry suivant et à traverser les 16km de l’île dans la fournaise☹. Cela m’aura par contre permis de croiser des indiens du Penjab engagés pour la récolte de la horta (cfr photo) et des Abanais pour celle des pistaches (cfr photo).

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L’arrivée dans Athènes m’a fait un effet assez particulier. On passe presque instantanément des quartiers isolés et glauques de la périphérie au centre grouillant de la ville. Je me suis installé ensuite dans une auberge idéalement située dans la quartier de Plaka (3min chrono du musée de l’Acropole). C’est dans cette auberge que j’ai fait la connaissance d’un jeune globe-trotter japonais en partance pour Istanbul et d’une vétérinaire québécoise passionnée de musées. C’est cette dernière qui fût à l’origine de mon planning des 2 jours suivants. Elle m’a en effet recommandé avec beaucoup d’enthousiasme de visiter le musée archéologique, le musée de l’Acropole (qui a largement ma préférence pour sa situation, son architecture, l’originalité de la présentation des pièces et le caractère didactique de certaines vidéos) et d’escalader la colline Lycabette.

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La seule véritable originalité de mon programme sera la flânerie du dimanche matin dans la brocante de Monastiraki ou j’ai trouvé une petite décoration pour ma canne 🙂.
Après ces deux jours de visite, le moment était venu de quitter Athènes et la Grèce continentale et de prendre le large vers Chania (Crête) où je devais rejoindre mon fils Louis dans la soirée 😀. Même si je suis pas du style démonstratif, j’espère qu’il aura ressenti ma joie de le retrouver après 5 mois de séparation…

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Au moment d’écrire ces lignes, il m’a quitté depuis hier après un parcours en duo de 120km et est rentré sain et sauf à la maison. Quand à moi, j’ai repris ma longue marche solitaire.
Il n’est pas facile de résumer ma semaine de marche avec lui et je ne vais donc pas essayer. En conclusion, je pense qu’il n’est pas facile de rejoindre un pèlerin qui marche depuis 5 mois. Il a en effet été nourri par tant de jolies vues et de merveilleuses rencontres qu’il supporte assez facilement les côtés moins « romantiques » du parcours ce qui n’est pas le cas du nouvel arrivant😉. Heureusement que ce nouvel arrivant était mon fils et qu’il n’a pas hésité une seconde à me le faire savoir très vivement ce qui m’a obligé à prendre du recul, m’adapter et accepter de faire quelques écarts à ma condition de pèlerin. J’ai ainsi troqué par exemple 38km de marche en bord de route nationale contre 25km de montée pour aller visiter le magnifique monastère d’Arkadi (cfr photos et anecdote).

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Pour tout avouer, J’ai survécu parfaitement bien à ce gros écart😀.
J’ai demandé à Louis en conclusion de cette semaine ce qu’il avait apprécié et il m’a dit (outre le fait d’avoir été réunis), que c’était la très jolie partie de randonnée en bord de mer entre Kavros et Rethymnon, la visite du Monastère d’Arkadi, notre baignade dans les vagues enormes de la Méditerranée, la rencontre avec Michel et Dominique,

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la ½ heure passée à deux sur un banc dans le petit port de pêche de Kavros, les souvlakis (pythas grecques) et le raki (ce qu’il trouve particulièrement drôle, c’est qu’il déteste le raki et que chaque fois qu’on nous en offre, c’est moi qui suis obligé de boire les deux verres et que quand on les remplis à nouveau, cela m’en fait quatre🙂).
Je suis ce soir à Malia après une belle étape de 34km que j’ai réalisée en réussissant à ne pas marcher sur la route nationale. J’ai beau avoir beaucoup de bons souvenirs en réserve, il n’y a finalement pas de mal à en ajouter à la collection.

Anecdotes
1) La pire nuit du parcours :
Quand je suis arrivé au camping de Agioi Theodoroi, j’ai expliqué au gérant qu’il serait intelligent de me placer dans une portion isolée et de préférence éclairée du camping vu mon départ très matinal. C’est ce qu’il fit. Quelle ne fût donc pas ma surprisse quand en rentrant d’avoir fait mes 8km, j’ai remarqué que ma tente était encerclée de tentes et de voitures appartenant à un groupe d’une trentaine d’Arméniens de toute évidence équipés pour faire la fête… A l’heure où je m’installe habituellement pour dormir, la sono passait des chants folkloriques, eux dansaient en tapant des mains et ne semblaient pas vouloir s’arrêter. La musique s’arrêta vers 2h, heure à laquelle un petit groupe de Grecs décidèrent d’entamer une conversation animée. Elle était à peine terminée qu’un nourrisson décida qu’il était temps de réveiller ses parents et de mettre fin par la même occasion à la pire nuit de sommeil depuis mon départ d’Espagne. J’ai en effet replié mon campement et pris le départ vers 4h45. Dans la foulée, j’ai renvoyé ma tente en Belgique et j’éviterai donc ce genre de mésaventures à l’avenir.

2) Vol plané :
Il n’y a pas deux jours, je me vantais en parlant à Louis de n’être jamais tombé depuis le 29 mars et bien depuis hier, je ne peux plus dire la même chose. Il devait être 7h30 et j’étais un peu aveuglé par le soleil levant quand j’ai salué un pécheur installé à ma gauche. A ce moment précis,  le bitume se déroba sous mes pieds et m’envoya ainsi voir de plus près le plancher des vaches qui était en fait du gravier. Résultat de la manœuvre, des écorchures aux genoux, aux mains et à mon bâton. J’espère que ça aura beaucoup fait rire le pêcheur 🙂.

3)Descente du ferry presque ratée à Chania :
Tout le monde dormait à poings fermés dans ma cabine quand j’ai quand même décidé d’aller voir ce qui se passait en entendant un appel au micro dans le couloir. Je fût assez surpris (il n’était en effet que 6h et notre arrivée était programmée pour 6h30) de voir les couloirs de débarquement bondés de passagers valises et sacs à la main. Nous étions en effet arrivés à Chania qui n’était que le premier arrêt du Ferry. J’avoue avoir sauté dans mes chaussures et remballé mes affaires en un temps record. Si je ne m’étais pas levé, je me serais peut-être retrouvé à Rhodes 10 heures plus tard…

4)Dominique et Michel (cfr photo) :

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Mon fils a bien fait de me faire troquer des kilomètres asphaltés contre une randonnée avec visite d’un monastère. La solution normale après la visite était de rejoindre notre hôtel en bus en deux étapes. Tout d’abord Arkadi-Réthymnon et puis Rethymnon-Agia Pelagia. Ces deux trajets en bus faisant environ 85km avec escale, nous auraient pris au bas mot 2h. Comme j’ai assisté depuis l’arrêt de bus á l’embarquement d’autostoppeuses, j’ai décidé de tenter ma chance á mon tour. Et cela fût couronné de succès car 5 minutes plus tard nous étions embarqués à notre tour dans une voiture occupée par Dominique et Michel, deux sympathiques Français de Touraine avec lesquels nous avons par la même occasion essayé de visiter les vestiges d’Eleftherna (malheureusement fermés because dimanche) et bu un verre (plus les rakis offerts par la maison). Ce fût assurément la plus belle journée en Crête..

5)La deuxième pire nuit depuis le départ.
J’ai appris dans l’auberge de jeunesse d’Héraklion que le spectacle est souvent inversement proportionnel au montant dépensé pour le logement. Pour 12,5 euros j’ai en effet eu droit à un véritable feu d’artifice. N’étant arrivé qu’à 9h du soir à Héraklion, c’est seulement vers 11h que je me suis mis au lit avec l’espoir de profiter pleinement des 6h30 qui me restaient avant mon lever. C’était sans compter sur un petit comique qui de toute évidence saoul déboula dans la chambre à 3h. Il dut s’y prendre à trois reprises pour rejoindre sa partie du lit superposé, décida seulement ensuite de se déshabiller en jetant toutes ses affaires en bas (chaussures comprises). Ce n’était malheureusement que le premier acte. Quand il se mit à gémir 15 minutes plus tard, je n’avais pas encore été capable de retrouver le sommeil et je m’attendais au pire, qui arriva. Il avait tout d’abord clairement oublié qu’il dormait dans un lit superposé car une minute plus tard il a atterri bruyament 1,7m plus bas en position couchée. C’est précisément à ce moment que son estomac décida de refuser de conserver plus longtemps tout l’alcool englouti. Je vous passe les détails en vous certifiant qu’à 5h30 tapante j’avais quitté la chambre et que 15 minutes plus tard je m’apprêtais à prendre la route pour mon étape du jour. J’ai déjà renvoyé ma tente, faut-il que je bannisse aussi les auberges de jeunesse ?

Dans 3 jours j’attendrai Siteia d’où je quitterai la Crête pour rejoindre Rhodes.
A bientôt pour de nouvelles aventures 🙂.
NB. Quelques photos en annexe dont celle de deux commerçants qui m’ont gentiment offert des tomates et un melon, la relève des evzones qui montent la garde devant la tombe du soldat inconnu à Athènes, quelques œuvres des musées dont le célèbre masque d’Agamemnon, un rayon surréaliste de bouteilles d’eau dans un carrefour, une cigale grecque et quelques photos générales.

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