Chapitre 3 : Bari – Amfilochia

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La recette du bonheur est souvent simple : se réjouir d’un rien, s’émerveiller de tout. Après cinq jours passés en Grèce, j’ai retrouvé le plaisir que j’avais perdu sur la fin de mon parcours italien. Peut-être la solitude m’avait elle poussée à me renfermer et à provoquer ainsi moins facilement les rencontres. J’en avait un peu oublié que le plus important doit rester le chemin et non l’objectif. Durant mes quelques derniers jours en Italie, mes journées se résumaient souvent à une performance physique dont le seul objectif était de me rapprocher au plus vite de Jérusalem. Si cette philosophie peut fonctionner pour un objectif à court terme, elle ne me peut rassasier le marcheur au long cours… Je me suis donc recentré et et ai ainsi retrouvé de la beauté dans mes trajets quotidiens. J’espère conserver cette sagesse jusqu’au bout de mon voyage. J’aurai décidément beaucoup appris sur moi durant ce long voyage !!!
Quelques mots tout d’abord de ma traversée entre l’Italie et la Grèce. Même si je n’ai pas eu l’occasion de manger à la table du commandant, ni de profiter de tous les plaisirs liés aux croisières méditerranéennes, j’avoue avoir passé un moment plutôt agréable. Agréable parce que j’ai vraiment apprécié le joyeux vacarme des enfants courant, criant et sautillant dans le bar, les aboiements des quelques chiens condamnés pour une nuit à la promiscuité et la métamorphose du bateau en un véritable camping. Je pensais avec le billet que j’avais acheté avoir droit au minimum à un siège confortable pour la nuit. Il n’en était rien. Quand le personnel de bord (qui n’offre vraiment que le service minimum) me montra le bar, je fût assez surpris d’avoir à passer la nuit à bord assis sur une chaise en bois (ce n’est que plus tard que j’ai appris qu’un deuxième bar possédait des fauteuils bien plus confortables). J’ai cependant eu le réflexe judicieux et salvateur de descendre en soute chercher mon matelas de sol. Je fût bien inspiré car le bateau avait a peine largué les amarres que de nombreux sacs s’ouvrirent pour dévoiler matelas et gonfleurs. Des bleus, des roses, des transparents, des petits, des grands, dans le bar, dans les coursives, sur le pont … rien ne semblait pouvoir arrêter la transformation de ce bateau en camping sauvage. Les passagers jouaient aux cartes, lisaient, faisaient connaissance et quelques enfants héritèrent de fameuses claques… « la croisière s’amuse »☺.

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J’ai personnellement fait la connaissance de deux couples de Moldaves, d’une famille indienne et d’un Italien qui m’ont permis de trouver le temps court. Je me réjouis à 54 ans de trouver encore un réel plaisir à passer une nuit par terre coincé à 50cm d’une table de bar et 10cm du matelas sur lequel ronflaient mes amis indiens☺. Mémorable !!!
Si j’attendais avec impatience mon passage en Grèce, ce n’était néanmoins pas sans une certaine appréhension. Mes recherches sur internet m’avaient en effet prévenues qu’en entrant par Igoumenitsa, je débarquais dans une région dont les bois abritaient les réfugies de toute la Méditerranée, ou les chiens très agressifs et le plus souvent en meute se nourrissaient parfois de la chair des marcheurs…
Après cinq jours, mes mollets sont intacts, j’ai traversé 160 km sans croiser le moindre réfugié et mes rencontres canines ont toujours été tenues à distance raisonnable par mon bâton. Rien ne vaut sa propre expérience et un peu d’esprit critique.
Et si le pire ne m’est pas arrivé, j’ai par contre fait quelques très belles rencontres. La population est en effet vraiment accueillante. J’ai droit à des coups de klaxons, des mains qui s’agitent par les fenêtres des voitures, des informations données à profusion et toujours avec le sourire. Pour preuve, cette jeune femme qui m’emmena un dimanche jusqu’à la première pharmacie pour m’indiquer ensuite avec patience l’emplacement de la pharmacie de garde, ce réceptionniste du Sikas Hotel qui me donna durant une bonne ½ heure des informations vraiment importantes et utiles pour la suite de mon trajet jusqu’à Athènes, ce propriétaire de l’hôtel où je logeais à Ammoudia qui me donna son numéro de téléphone pour me dépanner en cas d’ennui en Grèce …
En plus des informations, les Grecs se montrent sensibles à mon projet et me le prouvent en m’offrant un petit cadeau, une nuit gratuite à l’hôtel, une entrée et un dessert non commandés, ou comme ce sympathique serveur qui m’a offert toutes mes boissons ce soir (cfr photo).

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J’ai aussi renoué pour une nuit avec les plaisirs du camping. Quand je suis arrivé dans ma résidence á Ammoudia, une dame (qui ne parlait que grec) me fit comprendre qu’il n’y avait pas de place pour moi. Elle contacta une autre dame (qui celle-ci parlait très bien l’anglais) qui m’offrit en contrepartie la possibilité de placer gracieusement ma tente dans le jardin de son hôtel et de profiter de sa plage privée et des sanitaires. C’est néanmoins le genre de nuit qui me rappelle que je n’ai plus 20 ans et que mes articulations préfèrent un bon lit plutôt que le confort très spartiate du gazon. Ce changement de programme m’aura cependant permis de passer une excellente soirée en compagnie d’Erget, un jeune touriste albanais qui avait raté son excursion de groupe☺. Il ne parlait pas très bien l’anglais et moi pas un mot d’Albanais, mais avec le wifi et Google translate …
Même si je ne passe pas par la Grèce des petits villages typiques, des monastères perdus dans les montagnes et des sites historiques, j’ai droit à de très jolies vues et je profite au maximum des bières locales, du tzatziki, de la féta, des fritures de poissons et de légumes et de toutes les occasions pour échanger quelques mots avec ceux qui croisent ma route.
Je vous parlerai de mon interview à Igoumenitsa dans mon prochain compte-rendu☺ .
A bientôt pour de nouvelles aventures☺.

10 réflexions sur « Chapitre 3 : Bari – Amfilochia »

  1. Mon cher Michel,
    Je suis vraiment impressionnée par ton périple!
    Courage à toi, ainsi qu’à ta charmante épouse !
    Vous formez une belle équipe!
    Bien affectueusement,
    M-Claire

  2. Bonjour Michel ! Bravo et merci pour tes commentaires passionnants. Profite bien de la Grèce ! J’espère que les Turcs ne te feront pas de misères compte tenu des évènements actuels. Après Antalia, si tu as des ennuis, mon frère pourrait éventuellement t’être utile.
    Bon courage et bonne chance. Cordialement. Yves

    1. Salut Yves, Je serai en Turquie (kas) á partir de demain et pour une bonne dizaine de jours. J’ai juste un petit souci que ton frère pourrais peut-être résoudre. Je n’arrive pas á trouver les horaires et dates des ferries entre Alanya et Chypre (je devrais être á Alanya entre le 18 et le 20 septembre) Ce serait super si il pouvait me donner un coup de main. Merci d’avance.Michel

  3. Bonjour Michel,
    Depuis le début je suis avec intérêt et plaisir ton périple sur ton blog. Quel beau voyage intense à la rencontre du Monde et de toi-même…. Bonne route à tes gambettes et ton Coeur! Bises Ninette

    1. Salut Ninette, Mes jambes sont toujours prêtes à marcher et la semaine que je vais passer avec mon fils en Crête devrait regonfler mon moral☺. A bientôt. Muchel

  4. Mich,
    Je suis ravie de te savoir à nouveau enthousiaste , confiant et motivé sur ton chemin.
    Le ton de ton dernier commentaire en est la preuve.
    As tu vu passé à tes côtés une montgolfière multicolore remplie de détermination passé à côté de toi 😇😂
    Bisouxxx, Véro

    1. Coucou Véro,
      Si c’etait celle noire jaune rouge, je l’ai attrapée en ai pris une bonne dose et en ai laissé un peu pour nos athlètes aux jo… Et ça semble avoir pas trop mal fonctionné☺.

  5. Bonjour Michel, nous sommes de retour au Rwanda, mais nous continuons à suivre avec beaucoup d’intérêt votre parcours. Ça fait longtemps que Laurent et moi aimerions faire ce genre d’expérience. Faites nous rêver encore et encore…. Bonne continuation.
    A bientôt
    France et Laurent

    1. Coucou, Si cela vous tente, on pourra boire un verre à Braine á mon retour pour en parler de vive voix. Merci pour votre soutien. Michel

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